YO ! On sort tout juste de cet évènement geek et la joie est trop forte pour tout réprimer en nous... Ci-dessous, un avis à chaud et pour ceux qui ont la flemme de lire en ligne vu la taille (ce que je comprends), vous pouvez accéder à une version épurée de l'article en cliquant ICI. Faites un copié/collé pour en profiter.
Bonne lecture et allez au ciné !!
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Il est enfin arrivé, et on se demande encore comment un type comme Jon Favreau, pas vraiment le gars idéal pour ce projet, a pu mener sa barque aussi élégamment. A savoir, adapter avec une certaine réussite les aventures de Tony Stark, magnat financier ayant amassé toute sa richesse sur la vente d’armes, avant d’essayer de contrebalancer sa mauvaise conscience sous l’attirail de Iron Man. Un personnage à priori pas vraiment appréciable mais qui pouvait à l’occasion révéler de bons côtés. De cette histoire, le scénario du film n’oublie pas d’en raconter la traumatisante genèse dans une ouverture un peu douteuse idéologiquement ("bouh les arabes", pour schématiser), laquelle s’avère en fait diablement efficace (et pose les bases d’une possible suite via certains détails). Pour l’heure, tenons-nous en au fait : enlevé en territoire ennemi et forcé de travailler pour le compte de terroristes, Stark réalise la portée de ses actions et tente de se racheter une conduite une fois libéré en travaillant sur un projet secret qui n’aura pas que des conséquences positives. Un parti-pris à priori un peu simpliste mais qui malgré quelques lacunes parvient à se montrer efficace et à proposer un divertissement de haute volée.
Joli premier film consacré à Tête de Fer, Iron Man cède à la nécessité de revenir sur l’apprentissage des débuts et revisite à la façon d’un Batman Begins quelques premiers pas carrément réjouissants (premiers essais, scènes de vols) grâce à la gouaille communicative de Robert Downey Jr, parfait dans le rôle de Tony Stark. Et c’est un vrai bonheur de l’avoir dans ce rôle, la haute teneur en cool de l’acteur rendant la parfaite insouciance du golden boy encore plus intéressante, notamment dans son refus dans un premier temps de rester assimilé à un simple marchand d’armes. Reste encore une parfaite décontraction, des répliques marrantes bien senties et un flegme à toute épreuve (l’acteur partage en plus avec le personnage de Marvel une certaine addiction pour l’alcool – aspect cependant pas effleuré dans le film).
On notera au passage la parfaite symbiose des deux médias, comics et ciné, alors qu’à force d’adaptations diverses et variées, Marvel cherche enfin à harmoniser son univers (on annonce quelques connexions similaires dans le prochain Hulk) ; Il y a quelques années dans les pages de Ultimates, on pouvait discerner sous les traits du personnage de Tony Stark… l’acteur Robert Downey Jr, dessiné ainsi à la demande expresse de Marvel : une façon comme une autre d’inciter l’acteur à se glisser dans l’armure à la faveur d’une prochaine adaptation ciné…
Même traitement pour le personnage de Nick Fury, boss du SHIELD (sorte de police des super-héros), dorénavant d’origine afro-américaine dans Ultimate X-Men sous les crayons d’Adam Kubert et ressemblant à s’y méprendre à Samuel L. Jackson, pape du cool de ces dernières années. (Restez jusqu’à la fin du générique…) (article )
Sachant exciter la ferveur du fan, le script en appelle à différentes versions de l’armure telle qu’on la connaît, par le biais d’étapes décisives dans le volte-face effectué par Stark après son retour d’exil forcé. Et si on peut penser que la version rouge et or, version moderne de Iron Man, arrive un peu tard, lorgnons amoureusement vers DC Comics et la façon dont Batman a été traité : privilégiant le personnage, bien plus sombre et torturé, Nolan faisait intervenir le costume une fois les bases logiques et adéquates posées, avant de jouer du mythe (et des coudes). Ici, moins de bavardages et plus d’humour bien placé contribuent à agréablement meubler l’histoire entre quelques scènes visuellement splendides dès que l’armure et son hôte entrent en jeu. On peut même ajouter qu’en parfaits fans du personnage, le réalisateur et son équipe se sont décarcassés pour crédibiliser les rouages de la machine et notamment la façon dont s’y prend Stark pour « l’enfiler » : en résulte des séquences bien classes qui faisaient déjà monter la pression dans les premiers trailers du film (joie garantie).
D’une durée de 2h05, on se doute que le film aurait pu s’étendre encore un peu, tant il y aurait eu plus à dire, et regrettant un final un peu rapide dans son déroulement et sa conclusion, par ailleurs bien simpliste. Cependant, on ne pourra pas lui reprocher de délaisser ses personnages, plutôt construits comparé à ce qu’on aurait pu attendre d’un tel blockbuster, les scènes d’action restant finalement des moments isolés du film.
Et malgré un scénario un peu trop basique, celui-ci pose avec une réelle efficacité les bases d’une mythologie à venir, entre partenaires de toujours (la secrétaire Pepper Potts, l’ami de toujours Rhodes, une variante du fidèle Jarvis), démonstrations techniques bluffantes (grâce à des scènes de vols impressionnantes), ouvertures réjouissantes pour la suite (Le Mandarin et War Machine) et la certitude d’une chose fondamentale : Robert Downey Jr EST Tony Stark.
Classe.
15/20