J'ai finalement terminé la saison 1 de Veronica Mars, jeune lycéenne de Californie, apprentie détective et nouvelle amie suite au départ de Buffy. Il m'aura fallu du temps pour me plonger complètement dans cette première saison couverte d'éloges, mais il faut bien admettre que je n'ai fait que remettre à plus tard un plaisir télévisuel immense. Rob Thomas, créateur du show, a réussi à y introduire de forts judicieux relents de film noir ainsi qu'une maturité étonnante dans ce qui avait à priori tout du teen-soap insignifiant.
Le pilote n'est même pas là pour prendre le spectateur par la main : immédiatement, on est plongé dans le quotidien peu envieux de Veronica Mars, dont la meilleure amie a récemment été assassiné. Depuis, c'est la chute : Son père, alors shérif en charge de l'affaire a été destitué, ses gosses de riches d' "amis" l'ont abandonné et sa mère a fait ses valises pour partir dieu sait où. Tout au long de la saison, c'est le mystère entourant l'assassin qui sera l'arc scénaristique principal.
De multiples autres intrigues s'y accrochent plus ou moins, exigeant d'entrée de jeu un visionnage en flux tendu de la saison sous peine d'être rapidement perdu et de ne pas profiter dignement des qualités du show de Rob Thomas !
Mais loin de sacrifier comme beaucoup cette histoire soigneusement préparée malgré sa dégaine de sous-intrigues, ce whodnit implacable trouve sa résolution dans l'épisode final de la saison, entamant sa dernière ligne droite dans les 6 derniers épisodes, particulièrement prenants, puis peu à peu étouffant et implacable. Un vrai tour de force, diablement bien mis en scène.
La majorité des intrigues parallèles tournent autour des relations entre Veronica et ses autres camarades de classe, autrefois amis, connaissances ou simplement ennemis. Au cours de la saison, elle développe aussi son petit business d'enquêtrice (tenant en général sur un épisode), tout en courant à droite à gauche pour aider son père, policier reconverti en détective, et faire la lumière sur plusieurs mystères annexes requierant son attention.
Contrairement à ce que pourraient donc penser des collègues étroits du bulbe, Veronica Mars est une série intelligente qui motive le spectateur et le force à réfléchir un peu par lui-même, un certain nombre d'actions de l'intrépide détective se déroulant hors-champ, intimant d'emblée à la vigilance la plus absolue. Rajoutons dans le lot des clins d'œil à la pop culture fatalement indispensable, une bande-son utilisé à bon escient (j'avais jamais ré-entendu le thème de Virgin Suicides ailleurs) et surtout, remercions Kristen Bell d'exister, actrice finaude, malicieuse et inspirée qui vaut 100 fois plus que toutes les Marissa Cooper réunies (cf. Newport Beach)
Bref, pour un essai, c'est pas loin de la perfection : Voilà une première saison exemplaire qui donne du baume au cœur, et invite dans sa lancée à immédiatement visionner la saison 2 - grâce à un petit cliffhanger de fin, nous faisant d'un seul coup réaliser à quel point on tient à la petite Mars.
Et à ceux qui ont l'impression de regarder un bon show avec Heroes, ouvrez les yeux et effacez vos DivX !!
PS: Par contre, Joss Whedon sera toujours le plus fort pour avoir réussi à monter un univers cohérent autour de Buffy, malgré sa débauche de créatures toutes plus bizarres les unes que les autres (y'avait un mafieux à tête de requin dans la saison 4, me semble-t-il)
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