
Pour préparer le journée la plus longue de ma vie, on n’a pas fait les choses à moitié : couché à 3h30 après une soirée « calme ». Le lendemain, Olivier est passé me chercher, direction Paris Charles-de-Gaulle pour le départ. Après quelques vérifications de billets d’avion, fouilles et questions saugrenues, me voilà du côté embarquement. Mais Air India a un peu de retard, on ne décollera donc que vers 15h15. Ca fait longtemps que je n’avais pas été dans un avion. Le décollage me fascine complètement, et crever les nuages est tout simplement magique. Radiohead et Jeff Buckley m’accompagnent dans ce rêve éveillé grâce à la compil rock proposée par la compagnie. Nous n’avons été que 10 passagers à embarquer pour ce vol, le reste étant déjà pris par des familles indiennes entières regardant des films de Bollywood sur leurs écrans télé (Naushad, si tu me lis, cette compagnie est pour toi !)
30 minutes plus tard, c’est déjà l’heure de l’apéro avec un Johnny Walker allongé d’un peu de coca (pardon aux puristes). Ca aura au moins eu l’effet de me faire dormir devant cette bouse de The Comeback (aux chiottes Hugh Grant).
Le repos est de courte durée puisqu’on nous amène un repas à 18h heure française. Au moment de traverser l’Atlantique, je tente l’envoi de quelques messages, seulement pour me rappeler au moment de l’échec de l’opération, qu’à 30 000 pieds d’altitude, y’a pas de réseau… (malin).
Après quelques phases légèrement stressantes où le commandant annonce en indien qu’il faut s’attacher après pourtant un bon quart d’heure de turbulences assez brutales, on arrive finalement à 23h15 (heure française), et donc à 17h15, heure de New York. Newark est une bonne zone industrielle, mais on a au moins le mérite d’atterrir à droite de Manhattan et donc de lorgner vers le CBD et ce qu’on croit être le Chrysler Building au loin.
Le contrôle final décidant de si oui ou non on a le droit de pénétrer le territoire des Etats-Unis est rapidement passé. Le connard de roquet tout excité de porter un flingue me fait reculer sans ménagement, préférant finir sa conversation avec son collègue, puis ironise sur Air India (une compagnie qui sent bon le safran, sachez-le), me demande ce que je vais faire pendant trois mois, prend mes empreintes digitales et une photo de moi, et me laisse finalement passer. Matez la photo floue, ça fait assez administration retors à la Brazil… sympa les bureaux !
Et la journée ne fait que commencer ! Je trouve le bureau responsable des trajets en car, et commande un « one way round », un aller simple pour Manhattan, jusqu’à la gare de Point Authority (14$ le ride). On m’avait conseillé de tout faire en taxi, mais le plaisir de découvrir sans assistance directe est plus grand. Le chauffeur chinois me lâche en pleine folie new yorkaise, m’indiquant la direction de Central Park, point de repère idéal. Je choisis de « découvrir » un peu la ville avant de prendre un taxi, et remonte ainsi quelques blocs. Désolé pour les photos floues, mais la batterie me faisait alors défaut (tout comme le sens commun). Les pompiers déboulent de leur caserne devant moi, avec cette sirène caractéristique des films américains (…), je croise une dizaine de limousines, des gens étranges et des façades d’immeubles complètement folles. Finalement, les bras me lâchent. Je lève un bras, 3 taxis se battent pour moi. Finalement, c’est Kim Young qui aura le privilège de m’emmener à bon port, me filant une map de NYC au passage (15$ la course, tip compris). J’arrive à l’appartement où Julie m’accueille avant de me proposer de sortir rejoindre des amis à elle à Brooklyn : il est alors 20h heure à NYC, et déjà 2h du matin en France… Une douche et c’est parti, l’achat d’une carte de transport au mois (76$ illimité) et deux changements seront nécessaires pour arriver à bon port. Dans le loft surdimensionné totalement réarrangé où cohabitent 10 personnes, il y a des français, des américains, et une redneck avec un tatouage de l’Ioha sur le bras… On nous fait gober de la gelée vodka-fraise, un fût de bière trône au milieu de la pièce et les gars jouent au bière-pong (l’équivalent du caps français, avec une balle de ping-pong !). Du toit, on a la vue sur toute la skyline de Manhattan, c'est-à-dire, sur les immeubles immanquables formant le paysage (Chrysler et Empire State Building entre autres…).
3h30 du matin dimanche, heure de NYC. Avec le retour difficile à cause de l’absence d’horaire de passage des métros (aucun horaire, jamais, tant pis si t’es en retard !), on décide de faire un crochet par Times Square, pas si éloigné que ça. C’est fou, c’est comme dans les films, avec ces multiples immeubles cassant le ciel et restructurant bizarrement lendroit. Ce ne sont certes que des panneaux publicitaires, mais impossible de croire qu’on est en pleine nuit tellement ça brille… On repart, arrivé à 4h après une autre aventure en métro (pas simple le fonctionnement !), quelques endormissements successifs (on se relaie pour guetter la station) et une grosse fringale au bout du compte.
Cette fois-ci, dodo, vraiment.
By the way, mon téléphone n’est pas tribande, du coup je ne reçois aucun réseau, et ne peux recevoir ni appels ni SMS. On s’en tient à l’email pour l’instant !